Cinquante-Deux Reflets
Pierre Thiry
Éditions BoD
130 Pages
Poésie
Résumé :
Dans ce livre, dialoguent des structures, des décors, des actions, des personnages. Ce recueil est donc une scène où se succèdent quatre mouvements ou plutôt quatre chapitres intitulés Miroitements (1), Décors (2), Danses et rythmes (3), Aux risques du vent (4). Miroitements est ici à comprendre comme l'impression générale laissée sur la rétine de l'oeil, ou comme un rassemblement de divers tableaux enregistrés par la surface sensible d'un papier photographique. Ici, c'est la forme textuelle du « triple triolet » qui joue le rôle de support. Le premier chapitre de ce recueil est à lire comme une matière de structures de fictions à développer, à penser ou à rêver. Décors (2) est à entendre comme une réserve de lieux, d'accessoires, de paysages, de fonds d'image, d'espaces. Le deuxième chapitre vise à offrir de nouvelles scènes de tournages à l'imagination du lecteur. Les deux derniers chapitres offrent quant à eux un répertoire d'actions et une galerie de personnages. Ce livre est aussi un recueil de poésie. Il se rythme avec cette antique et belle question: Qu'est-ce que la poésie ? Une cadence de triple triolet traverse l'ensemble de ces pages. À chaque lecture d'apporter la substance d'une voix nouvelle à cette matière textuelle.
La préface de ce recueil a été rédigée par Christian Robert, auteur de fables et de nouvelles, ancien professeur de lettres et coauteur (sous le pseudonyme de Robert Vincent) de plus d'une dizaine de romans policiers déjantés.
Mon avis :
C’est le deuxième ouvrage de l’auteur que je découvre et c’est un réel plaisir. Encore une fois, il nous emporte dans un tournoiement de sensibilité, d’imagination et de voyages.
La préface, écrite par Christian Robert est à la fois très intéressante et intrigante. Non seulement il nous invite à découvrir le travail de Pierre Thiry mais en plus, il nous explique ce qu’est la poésie et les triolets. Chose que j’ignorais, malgré mes études de lettres haha ! Jai donc grandement apprécie ses explications particulièrement limpides.
Son nouveau recueil, Cinquante-deux reflets renferme 52 triolets, 52 poèmes composés de 3 strophes de huit vers chacun, formés sur deux rimes différentes dont la première est répété au quatrième et au septième vers tandis que la deuxième se répète au dernier vers. On a donc des triples triolets. C’est amusant comme nom vous ne trouvez pas ? Triples triolets, jolie allitération, très musicale, à l’image du recueil. Par les poèmes et la mélodie qui s’en dégage, Pierre Thiry parvient à stimuler notre imagination. Ce sont des poèmes qu’il faut lire à haute voix, il faut les faire vivre, résonner pour en comprendre la profondeur.
J’émettrais un bémol en ce qui concerne la couverture du recueil. Si j’aime le côté minimaliste et épuré qu’on avait déjà avec Valse Froide, je trouve que la photo, bien que ça soit un reflet, ne laisse pas trop de place à la poésie.
Le recueil est donc composé de 4 mouvements comprenant treize triples triolets intitulés successivement : Miroitements, Décors, Danses et rythmes, Aux risques du vent. Les différents mouvements abordent des thèmes différents mais qui se complètent. Si on début on nous parle de décors, la fin parlera de personnages. Personnellement j’ai préféré la deuxième moitié du recueil.
- Miroitements regroupe des poèmes qui mettent en lumière la recherche poétique.
- Décors met en scène des lieux que l’on traverse, comme si nous étions embarqués dans un voyage.
- Danse, rythmes et spectacles sont des mouvements, des intrigues vécus par des personnages
- Tandis que Aux risques du vent présente des portraits de personnages.
Voici quelques titres que j’ai beaucoup apprécié :
Naissance du feuilleton
Plan pour un Polar
Grammaire sévère
Frêle et festif
La plume est fluide et très agréable à suivre. Très rapide à lire, je vous invite à profiter des poèmes, de lire et relire l’œuvre pour mieux la comprendre dans toutes ses spécificités. J’ai beaucoup aimé les jeux de mots, les rimes et la manière dont l’auteur manie les mots avec finesse.
Pour résumer :
La lecture est agréable et permet de s’évader un instant. Si une lecture à haute voix n’est pas envisageable, je conseille de lire les poèmes dans le train pour rêver un peu plus. Riche et complexe, la langue française ne semble avoir aucun secret pour l’auteur qui s’amuse avec les mots !
Un grand merci à l’auteur pour m’avoir envoyé son recueil !
« La poésie du large émeut les vagues. »
Ma note : ★★★★☆/5
Couverture 0.5/1 Ecriture 1/1 Scénario Originalité Thèmes 1/1.5
Emotion 1/1
Comments