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Photo du rédacteurCamille

3 JOURS AU FESTIVAL DE CANNES


Cette année, mon école de ciné (l’ESEC) nous a donné la possibilité de nous rendre pour quelques jours au festival de Cannes. Nous avons donc décidé, avec deux amis rencontrés à l’école en première année et désormais respectivement en dernière année métiers de plateau et documentaire, et moi-même, en section scénario, de nous y rendre ensemble.


 


Jeudi 18 mai 2023


8h30 heure du départ. Nous prenons la voiture depuis Paris jusqu’à Cannes c’est-à-dire environ 900km… Nous avons tous les 3 hâte d’être déjà sur la croisette même si paraît-il, la pluie sera la 4ème invitée de ce petit séjour…


Alors que l’édition 2023 du festival de Cannes a débuté mardi, nous sommes arrivés sur place le jeudi après environ 9h de voiture et une playlist tout droit sortie des années 90. Juste le temps pour nous de récupérer les clés de l’appartement, se répartir les chambres, découvrir et apprécier la vue sur la mer depuis la terrasse pendant le coucher de soleil, qu’il faut ressortir faire les courses.


Après un repas succinct à base de pâtes sans sel, sans beurre et un zeste de sauce bolognaise (on se demande toujours où se trouvait la bolo), qu’il faut aller récupérer les précieux sésames aka les accréditations.


De retour à l’appartement, on se lance dans les hunger games de la billetterie. Une catastrophe ! La mission s’avère compliquée. Si certains sont chanceux, et ont réussi à réserver un ticket pour une ou deux séances pour le lendemain pour d’autres c’est le néant… La billetterie se base sur le système du premier arrivé premier servi, ajouté à cela des gens qui réservent une séance qui ne les intéresse pas dans l’espoir de pouvoir échanger leur ticket avec une autre personne. Bref une horreur ce système !


Trop fatigués pour ressortir, on termine cette première soirée avec une partie de carte sur le balcon avec vue sur la mer et Cannes de nuit.




Vendredi 19 mai 2023.


Réveil à 7h30. Il pleut. On se demande où se trouve le soleil du sud… Alors pour éviter la pluie, quelle meilleure alternative que de passer la journée dans une salle de cinéma ? Direction donc la première séance de la journée.



Après 10 minutes de marche et 10 minutes de bus on arrive au Cineum Aurore pour la séance de 9h avec un film de la sélection Un Certain Regard : Los Delincuentes. Réalisé par Rodrigo Moreno, le réalisateur Argentin qui revient 11 ans après Reimon, son dernier long métrage. Pour son retour, il signe un film de plus de 3h. On commence fort !

Los Delincuentes raconte l’histoire de Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, piégés dans une routine depuis des dizaines d’années. Lasse de son travail qui lui permet à peine de quoi vivre, Morán met en œuvre un projet fou : voler au coffre une somme équivalente à ce qu’ils vont gagner jusqu’à leur retraite. Moran a tout prévu : une fois l’argent volé, il va impliquer Roman, lui laisser la somme et se rendre à la police pour purger les 3 ans de prison pour vol. A sa sortie, il partagera le butin avec son complice. Désormais délinquants, leurs destins sont liés. Au gré de leur cavale et des rencontres, chacun à sa manière emprunte une voie nouvelle vers la liberté.

Le début du film annonce la couleur avec des plans longs, des gestes et des actions qui prennent du temps. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça. Après avoir lu le synopsis, je pensais presque à un film de casse avec des personnages en cavales, poursuivis par la police. Que nenni ! C’est un film sur l’envie de liberté, la fuite de la société, du déterminisme social. Se réfugier au cœur de la nature, dans les montagnes, où tout semble possible.

Je commence le festival, plutôt mitigée. Divisé en deux parties, j’ai trouvé que le film avait quelques longueurs. Mais malgré tout j’ai apprécié la photographie et le voyage à travers les paysages montagneux. Petite mention au plan final avec la musique de générique plutôt entrainante.

Je lui donne un 5/10.



A peine sortie de la salle, il est 12h, pas le temps de manger, je me mets dans la file pour enchainer à 12h30 avec Rosalie, un autre film de la sélection Un Certain Regard.

7 ans après avoir réalisé La Danseuse, Stéphanie Di Giusto nous livre l’histoire de Rosalie. Une jeune femme de la France de 1870. Mais Rosalie n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu’on appelle une femme à barbe mais n’a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dote sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence, qu’elle ne veut plus cacher. Abel sera-t-il capable de l’aimer quand il découvrira la vérité ?

J’ai trouvé le film très beau, poétique. Il s’ouvre sur une prière de Rosalie qui supplie le ciel pour que son futur mari l’aime. Rosalie n’aspire qu’à l’amour, le film est d’ailleurs avant tout une histoire d’amour. Pourtant quand son mari découvre son secret, il se sent trahi et la rejette, ne la regarde plus, ne la touche plus. Il souhaite même la renvoyer chez elle mais c’est sans compter sur la détermination de Rosalie qui va tout faire pour se faire aimer comme elle est. Par amour pour son mari, elle va accepter l’humiliation et la rudesse des autres face à sa différence. C’est un film empli de tendresse et de sensibilité qui nous offre de beaux plans sur les corps, qui questionne la beauté, la normalité et la différence. Rosalie c’est aussi le cheminement d’une femme sur la route de l’épanouissement personnel qui pose la question qu’est-ce que la féminité.

Avec Rosalie, Stéphine Di Gusto retrace librement la vie de Clémentine Delait, une femme à barbe du XIXème siècle.

Très touchant, je lui donne un 8/10



Fin de la séance, 14h30, c’est parti pour faire la queue pour le film de 15h qui est un long métrage en compétition officielle.

Deux ans après La Fracture et ses six nominations aux César, Catherine Corsini est de nouveau en compétition au festival de Cannes avec Le Retour. Son nouveau long métrage raconte l’histoire de Khédidja, une mère célibataire, assistante maternelle qui se fait embaucher, le temps d’un été en Corse, par une famille parisienne aisée. L’opportunité pour elle de retourner avec ses filles adolescentes, Jessica et Farah, sur cette île qu’elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques. Alors que Khédidja se débat avec ses souvenirs, les deux adolescentes se laissent aller à toutes les tentations estivales : rencontres inattendues, 400 coups, premières expériences amoureuses. Ce voyage sera l’occasion pour elles de découvrir une partie cachée de leur histoire.

Le film est une chronique d’été familiale autour des traumas, des non-dits, des secrets. Mais c’est aussi une comédie dramatique qui sent bon l’été avec ses beaux paysages corse et riche en thématiques : les différences de classes sociales, le racisme, les secrets de famille, les différents entre sœurs, l’orientation sexuelle, le temps des premières expériences amoureuses et interdites de l'adolescence (drogue, alcool), … A tel point que toutes les thématiques semblent être survolées.

Je lui donne la note de 7/10.



Plus de films à voir, journée terminée pour moi. Mais il est encore tôt pour conclure la journée. Plutôt que de rentrer à l’appartement pour attendre les copains et comme il fait trop mauvais pour aller au bord de la mer, même s’il a arrêté de pleuvoir, je pars me détendre à la piscine de l’hôtel. Après tout on est à Cannes, c’est quand même un peu les vacances ! Petite pause détente avec une eau bien fraîche à 22°c. Après environ 7h de visionnage, ce que je n’avais encore jamais expérimenté, ça fait du bien mine de rien !



Et alors que la journée devait se terminer, je me connecte sur la billetterie et là, surprise, j’ai la chance d’obtenir un billet pour une projection en soirée au grand théâtre lumière à 22h pour Les Filles d’Olfa, un long métrage en compétition officielle. Le second de la journée donc.

J’ai eu la chance d’avoir une place en orchestre et d’être bien placée. J’avoue que je ne m’attendais pas à avoir l’opportunité de monter les fameuses marches du palais des festival. Pour les novices, pas le droit de fouler les 60m de tapis rouge, la montée des 24 marches suffit. C’est assez impressionnant je dois bien avouer, entre tous les photographes et les célébrités qui arrivent en même temps que des inconnus. Par contre pour nous, interdiction de prendre la pose, une photo ou un selfie sur le tapis rouge. Dommage, les souvenirs ne seront que dans la tête.

A l’arrivée de l’équipe du film, ovation dans la salle. L’émotion est déjà bien présente dans cette équipe 100% féminine. Après un petit mot de la part de la réalisatrice : Kaouther Ben Hania qui concourt pour la première fois, le film commence.

A la fois documentaire et fiction, les Filles d’Olfa, raconte la vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, qui alterne entre ombre et lumière. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent. Pour combler leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles. Un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.

Le récit relate l’histoire de la Tunisienne Olfa Hamrouni et sa famille. Le film est libérateur. La parole aussi difficile soit elle, est le seul moyen qui leur permet de continuer à vivre. Olfa avait quatre filles. En 2016, les deux ainées ont disparu. « Elles ont été dévorées par le loup » nous dit on au début du film. Ainsi, on retrace la vie d’Olfa et ses filles, comment du simple fait de porter le voile, car c’est à la mode, deux jeunes filles ont été enrôlées par Daesh. Comment cette radicalisation islamique à impacté et détruit la vie de toute une famille.

Le film raconte de manière chronologique les événements, s’assombrissant au fil du temps qui passe. On découvre le quotidien d’une famille soudée, les expérimentations de jeunes filles pendant leur adolescence, la frontière entre l’enfance et la vie adulte. Quatre sœurs aux destins différents et leur mère protectrice, qui a peur pour ses filles et fait tout pour les protéger. Mais au-delà d’un film sur l’amour d’une mère, c’est l’Histoire de la Tunisie que Kaouther Ben Hania nous montre.

C’est beau, c’est prenant, c’est bouleversant. 7.5/10

Après une dernière photo post-générique des deux ainées, prise en prison en décembre 2022, toute la salle est debout, émue, tout autant que les comédiennes et Kaouther Ben Hania. Un beau film touchant qui clôture en beauté cette première journée au festival de Cannes !





Samedi 20 mai


Au Festival de Cannes, les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. Sauf pour ce qui est du temps… Et du réveil à 7h30.


Pour commencer cette nouvelle journée à la croisette, retour au Cineum pour visionner Les Meutes, en compétition pour Un Certain Regard. Avec son premier film, Kamal Lazraq nous emmène dans les coins sombres de Casablanca, une plongée dans des combats de chiens clandestins. Dans les faubourgs populaires de Casablanca, Hassan et Issam, père et fils, vivent au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale. Un soir, ils sont chargés de kidnapper un homme. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville…

Sorte de road movie nocturne, qui va explorer les relations conflictuelles entre un père et son fils, que l’aventure malheureuse va malgré eux rapprocher. Dépourvu de figure féminine (en dehors des rares mais précieuses apparitions de la mère/grand-mère), le film transpire la masculinité et questionne sur ce qu’est être un homme. Pour le fils, son père a raté sa vie et pour le père, son fils est un bon à rien. La relation entre les deux personnages tourne en rond, à l’image de leur périple. Ils accumulent les mauvaises rencontrent dans une nuit infinie, à la limite du fantastique et où la morale est plus que douteuse... On peut cependant saluer la prestation des deux acteurs non professionnels.

Pour la nuit interminable qui m’a donnée envie de retourner dormir je lui attribue un 5/10.



On change de salle mais on reste au Cineum pour découvrir la salle Imax (une dinguerie) avec un film en compétition officielle : The Zone of Interest.

Dix ans après avoir réalisé Under The Skin, le réalisateur britannique Jonathan Glazer est présent pour la première fois en sélection à Cannes pour présenter The Zone of Interest. Une adaptation du roman de Martin Amis sur le nazi Rudolf Höss qui avait élu domicile avec sa famille à côté d'Auschwitz.

L’histoire raconte donc la vie de famille du commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig qui s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

Un écran noir de plusieurs minutes ouvre le film (et le conclu). Comme un sas nécessaire pour préparer le spectateur à ce qui l’attend. On découvre le quotidien d’une famille nazie entre 1943 et 1944. Un quotidien banal où le père part travailler tandis que la mère reste s’occuper des enfants et du jardin. De temps à autre, un repas entre amis ou une sortie au lac à bord du canoé de papa vient rythmer la routine familiale. Une vie bien bucolique qu’on voudrait presque avoir. Presque car si le bonheur transparaît à l’écran, pendant toute la durée du film, l’horreur se joue en hors-champ. La maison des Höss est mitoyenne du camp. Si la caméra ne franchit jamais les barbelés ou le mur du camp, on ne voit rien, on entend tout. Des cris, des fusillades, un grondement sourd incessant. Tout est dans la suggestion. La famille, accoutumée à ses bruits n’y réagit pas, n’éprouve aucune empathie envers ce qui se passe derrière le mur et cherche même à le faire disparaître derrière un jardin paradisiaque. L’horreur de la situation est soulignée par certaines scènes : le commandant lisant un conte de fée pour aider sa fille à s’endormir alors que par la fenêtre on peut apercevoir le feu des incinérateurs, les personnages discutant autour d’une tasse de thé d’un nouveau système de crémation plus efficace, les enfants jouant dans la piscine du jardin tandis que des cris de terreur et des pleurs se font entendre de l’autre côté du mur, la femme de ménage qui vit dans la peur constante de se faire envoyer au camp...

J’ai été séduite par la photographie. Des tons pastel très doux. Une image soignée. L’éclairage est naturel, les plans simples. La mise en scène minimaliste mais glaciale qui fait sens avec le propos. Le film est d’une beauté cruelle et saisissante.

Mon coup de cœur du festival qui lui vaut la note de 9/10. Je croise fort les doigts pour que la palme d’or lui revienne !



Pas le temps de se remettre de ses émotions que c’est déjà l’heure d’aller dans la file pour le prochain film. 12h45, on redescend à la salle Aurore pour la projection d’un film en hors compétition : Omar la Fraise.

Ce premier long métrage d’Elias Belkeddar est un film de gangsters doublé d’une comédie romantique. Omar, plus connu sous le nom d’Omar la Fraise, est un bandit à l’ancienne. Contraint à la cavale en Algérie, il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger. Après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble accepter leur nouvelle vie alors qu’ils n’ont vécu jusqu’à présent que dans la débauche et la violence.

Le film s’ouvre sur les deux compères au milieu du désert, vêtus d’élégants costumes. Ils mènent un faux convoi de mariage qui leur sert à faire passer de la drogue à Alger. Le début donne le ton, on est dans les magouilles ! C’est l’histoire de deux potes qui font les 400 coups. Malheureusement pour eux, leur vie est vide de sens : ils passent leur temps à boire, assister à des courses de dromadaire, se prélasser au soleil. Leur villa, à leur image, est vide de bien matériel et la piscine, vide à leur grand désarroi. Cependant si Omar dérape une nouvelle fois, il retournera en France où il sera jugé et condamné pour ses délits. Son avocat lui demande donc de se tenir tranquille et lui trouve un job dans une usine de biscuits artisanaux où il tombe sous le charme de Samia, la manager. Il n’a plus qu’une idée en tête : la séduire. Evidemment elle ne se laisse pas faire. Mais Omar n’a pas dit son dernier mot. Ne pouvant s’empêcher d’être Omar la Fraise, il se retrouve à coacher une bande de gamins des rues pour commettre divers délits et impressionner Samia.

Si le duo Omar Roger fonctionne, l’humour décalé du film est bancal et fait plus sourire que rire. Je retiens la scène de baston du début où une femme nous souhaite la bienvenue en Algérie après un clin d’œil en regardant la caméra.

Pour moi, il manque une vraie cohérence dans l’histoire. On s’attache au personnage de Roger mais Omar reste sur le bord de la route, apparaissant presque comme antipathique.

C’est un avis mitigé de 6.5/10 pour Omar.



Comme nous n’avons rien de prévu pour le reste de l’après-midi, nous partons, toujours sous la pluie (le parapluie sera le meilleur investissement de ce séjour), faire un petit tour au marché du film. Une après-midi tout en rencontres et échanges avec des producteurs et des découvertes ou redécouvertes de boîtes de prod’. Croyez-le ou non, il paraît qu’on s’est fait inviter pour un festival à Shanghai…



Enfin, à 19h, on termine la journée en la salle Remu, sûrement la pire salle de tout Cannes, minuscule et très peu confortable pour le premier et (spoiler alerte) dernier film de l’Acid que je vais voir : Nome.

Sana Na N’Hada, originaire de Guinée-Bissau, réalise un film personnel sur la guerre d’indépendance qui oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée entre 1963 et 1974. L’histoire se passe donc en Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros. Mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.

Le film est un mélange de genres. Entre film de guerre, film d'archives, film fantastique, plusieurs personnages construisent le récit avec des destins croisés. Ainsi, le film s’ouvre sur l’enterrement du père de Raci, qui est ensuite envoyé dans la forêt sacrée pour fabriquer un « tobomlon » afin de prendre la succession de son père. Nome, un autre jeune homme du village l’envie. Lui aussi aimerait être important pour leur village mais il n’est pas le fils du chef. Puis un jour, lorsque Nambu arrive au village, Nome tombe amoureux. Mais après l’avoir mis enceinte, il s’en va rejoindre les rangs des guérilleros par lâcheté, ne voulant pas assumer sa paternité. Nambu se désespère de l’attendre. Le film aborde alors le thème de la maternité et l’amour d’une mère pour son enfant. C’est d’ailleurs la partie la plus intéressante et touchante de cette histoire. L’intrigue de Nambu et son enfant qui lui est enlevé est, contrairement à ce qu’annonce le synopsis du film, une grosse partie du récit. On ne voit presque pas la guerre. Elle est suggérée par les images d’archives, mais on ignore ce que fait Nome pendant toute son absence qui reste très floue. Mais après des années de lutte, Nome revient en héros dans son village et retrouve Nambu… A quel point la guerre change-t-elle un homme ? La fin de l’histoire de Nome reste en suspens mais est satisfaisante pour Nambu lors d’une scène particulièrement touchante en retrouvailles inattendues (pour elle) mais qu’on sent venir.

Pour sa musique qui met de suite dans l’ambiance, 7/10.



Encore une journée de marathon sans une seule minute pour souffler, juste le temps de se poser le soir en terrasse pour manger un bout et boire un verre pour un petit debrief entre potes.





Dimanche 21 Mai 2023


Dernier jour à Cannes mais aussi dernier réveil à 7h30 ! Après le Remu hier, direction la mythique salle Agnès Varda pour Banel e Adama, qui concours en sélection officielle, le dernier que je verrais à Cannes 2023.



Le premier film de Ramata-Toulaye Sy, la réalisatrice franco-sénégalaise raconte l’histoire de Banel et Adama, deux jeunes qui s’aiment. Ils vivent dans un village éloigné au Nord du Sénégal. Du monde, ils ne connaissent que ça, en dehors, rien n’existe. Mais l’amour absolu qui les unit va se heurter aux conventions de la communauté. Car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos.

Le film aborde la place d'une femme et la crise climatique. Banel et Adama s’aiment. D’un amour aussi brûlant que le soleil du Sénégal, mais tout aussi destructeur. Le climat sec et ensoleillé du Sénégal et ses paysages sablonneux sont à l’image du couple qui petit à petit s’effrite. Si au début ils sont heureux, le soleil les assomme, tout comme il assomme et tue progressivement le troupeau de vaches du village causant une pénurie et une crise sans précédent. Adama doit prendre en main ses responsabilités de chef du village. Par conséquent, il ne peut plus dédier ses journées à Banel qui supporte de moins en moins ses absences. La jeune femme erre, passe ses journées à se promener sans but, tuant des oiseaux et des lézards avec son lance-pierre par ennui et amertume. Elle apparait de plus en plus détestable, rejette les conventions. Pendant que les hommes gardent leur bétail, les femmes ont leur propre rôle à jouer. Elles doivent être de bonnes épouses, travailler aux champs, faire la lessive, avoir des enfants. Tout ce que Banel refuse. Elle se rend compte de la futilité de sa vie et fait tout pour qu’Adama lui appartienne qu’à elle seule. Un comportement égoïste qui la mènera à sa perte lors de la dernière et sublime séquence du film où Banel pénètre dans une impressionnante tempête de sable…

Malheureusement le scénario nous laisse sur notre faim sans réel développement de personnage et résolution de l'intrigue.

Pour Banel e Adama un 6/10.



Ce film aura été le seul d’une journée courte et épuisante, et une bonne manière de terminer le festival avant 3h de bouchons et 11h de voiture à la place des 8h30 annoncés pour rentrer sur Paris. Fun fact de ce séjour, un beau soleil nous suit sur la route…



Mais aussi fatiguant fut-il, le festival Cannes fut une sacrée expérience cinématographie avec de bonnes et de moins bonnes surprises !





Quelques films de la sélection que je n’ai pas vus mais que j’aurais aimé voir :


Compétition officielle :

  • FIREBRAND

  • ASTEROID CITY

  • KAIBUTSU

  • LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

  • RAPITO

  • KUOLLEET LEHDET

  • THE OLD OAK

Hors compétition :

  • JEANNE DU BARRY

  • ACIDE

  • HYPNOTIC

  • INDIANA JONES AND THE DIAL OF DESTINY

  • KILLERS OF THE FLOWER MOON

  • L’ABBÉ PIERRE – UNE VIE DE COMBATS


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